-
M3, l'amas globulaire aux multiple RR-Lyrae
La lune est souvent présente lorsque le ciel se dégage. C’est un vieux dicton.
J’ai donc décidé d’optimiser quelques captures d’un objet brillant, l’amas globulaire M3, connu sous la désignation NGC 5272. Il est un des amas globulaires les plus brillants et les plus grands visibles depuis la Terre. Situé dans la constellation des Chiens de Chasse, M3 se trouve à une distance d'environ 33 900 années-lumière. Il est positionné dans la constellation des chiens de chasse. Cette localisation le rend relativement facile à trouver, en particulier pendant les mois de mars, avril et mai, qui sont les meilleurs moments pour l'observer depuis l'hémisphère nord.
La taille réelle de M3 est impressionnante : il s'étend sur environ 180 années-lumière, ce qui correspond à un diamètre apparent de 18 minutes d'arc.Comparé à la lune (capture du jour même) :
Avec une magnitude apparente de 6.2, M3 est à la limite de la visibilité à l'œil nu dans des conditions d'observation idéales, mais il apparaît pleinement défini dans un télescope de taille moyenne. L'âge estimé de M3 varie entre 8 et 11,4 milliards d'années, ce qui en fait un des plus anciens amas globulaires connus. Il contient environ un demi-million d'étoiles, dont la luminosité est environ 300 000 fois celle du Soleil. La région centrale de M3 mesure 1,1 minute d'arc de diamètre. La grande difficulté se trouve au niveau du traitement, surtout avec les poses courtes, sa luminosité est difficile à gérer, car l’AG doit ressortir tout en préservant le fond. Le traitement de l’image n’a pas été simple, mais j’espère avoir réussi à conserver la netteté caractéristique des étoiles grâce aux lucky imaging :
J’ai utilisé mon télescope Newton de 300 mm d’ouverture F4 pour cette observation, en combinant les capteurs Imx 533 et Imx 585 de chez P.O. Plutôt que de simplement capturer les couleurs, j’ai choisi d’améliorer la netteté en utilisant un filtre IR610, ce qui a rendu le capteur monochrome (NB) plus approprié.
Au fil de mes observations, j’ai exploré différentes longueurs d’onde, notamment l’IR850 et l’UV. C’est là que j’ai fait une remarque intéressante : une étoile au centre de l’amas brille bien plus intensément en UV que ses voisines, et même davantage qu’en IR850 ! Après quelques recherches, j’ai identifié cette étoile comme V154 ou la variable de Barnard(découverte par E.E. Barnard), une étoile pulsante de type W Virginis , c’est comme une céphéide :
En parallèle, j’ai décidé de réaliser des séries d’images prolongées de l’amas globulaire M3 afin de mettre en évidence l’une de ses caractéristiques les plus fascinantes : les RR-Lyrae. M3 abrite environ 230 étoiles variables de ce type. Ces étoiles pulsantes présentent des variations périodiques de luminosité et servent d’indicateurs de distance dans l’Univers. Leurs périodes de pulsation, qui s’étendent de 0,2 à 1 jour, font de M3 un laboratoire naturel pour l’étude de ces étoiles variables. De plus, elles sont essentielles pour mesurer les distances cosmiques. En effet, plus la période de pulsation d’une étoile de type RR-Lyrae est longue, plus sa luminosité intrinsèque (magnitude absolue) est élevée. En mesurant la période de pulsation, nous pouvons déduire directement sa magnitude absolue grâce à la relation période-luminosité. Une fois cette magnitude absolue connue, nous pouvons estimer la distance de l’étoile en utilisant la formule du module de distance. Les périodicités de ces étoiles sont également utilisées pour évaluer la proportion d’étoiles binaires dans les amas et pour mieux comprendre la morphologie de la branche horizontale dans le diagramme HR des amas globulaires.
Cette capture avec la Uranus de chez PO (imx585) est particuliere, je voulais faire ressortir Le changement de couleur des étoiles RR Lyrae est dû à leur pulsation. Pendant leur période de pulsation, l’enveloppe extérieure de ces étoiles gonfle et se refroidit, ce qui fait rougir leur couleur. Ensuite, l’enveloppe se rétracte et se réchauffe, ce qui fait bleuir leur couleur.
ici c'est la meme animation mais avec que 2 images: celle du debut et la fin
Enfin, les poses courtes m’ont permis de mettre en évidence les détails de ces images possédant une dynamique extrêmement étendue. J’ai pu observer le cœur de l’amas et l’amplifier à l’aide d’outils de déconvolution avancés (Astrosurface étant particulièrement adapté à cette tâche). Les animation résultantes ont été réalisé avec un important rééchantillonnage (400x).
et pour finir un montage video en 4k qui regroupe tout :
-
Commentaires